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Chapitre 2 - No Empty Chapitre 2 - No

Sam 21 Mai - 18:29


Mon réveil sonne. Ce n'est rien d'autre que mon téléphone avec l'horrible son qui me perce désormais les tympans. C'est étrange comment, à force de se faire réveiller par un même son, on commence à le détester. Après on se demande pourquoi je hais les vibrations.
Je l'éteins et me remets dans les couvertures. J'avais pris l'habitude de le mettre plus tôt que la normale pour bien me signifier que je devrais me lever d'ici peu. Je me préparais mentalement. Ou je me rendormais juste, aussi. Dix minutes plus tard, je me lève et remarque qu'aucune lumière ne perce sur le bas de la porte. Ce qui n'est pas normal puisque mes parents sont censés se lever avant moi. Je m'habille lentement : un jean noir de chez stradivarius, et un pull noir également, accompagné de mes Victoria tout aussi sombres. Je soupir, prends mon sac en même temps que mon iPad sans oublier mon téléphone et descends lentement les marches. Effectivement, en bas règne un silence quasi-total si l'on enlève le chant des oiseaux qui l'on entend du salon. Ça sent pas bon, mais alors pas bon du tout. Depuis une semaine au mains, sévi un mal étrange. Les adultes deviennent fous-à-lier. Ils déciment les enfants comme s'ils étaient de la chair à pâté. Et quand on remarque que sa maison est d'un calme ... Digne d'un enterrement, il avait de quoi se poser des questions. Tremblante, une inquiétude naissante, ainsi qu'une boule au ventre, j'ouvre un tiroir de la cuisine pour prendre un couteau de ma mère. Si tout allait bien, ils me prendraient pour une folle, mais il y avait de quoi avec les différents événement du moment. Puis je monte doucement les marches pour faire le moins de bruit possible. Étrangement, ma paume sur le manche du couteau me rassure. Il me prouve que s'il y a un problème, je peux lutter, me défendre. Je ne sais pas l'utiliser, c'est sur. Mais s'il y a un problème là-haut, je devrais bien. J'arrive au dernière étage, entre-ouvre la porte de leur chambre. Au début je ne vois pas grand chose. L'obscurité est trop présente et il m'est difficile de discerner quoi que ce soit. Par précaution, je prends la clé qui se trouve de l'autre côté, jusqu'au moment où ma mère se relève d'un bon, des yeux blancs grands ouverts vers moi. Je crie sous la panique, referme la porte et galère avec le clé et le verrou pour les enfermer. Le cœurs et la gorge serrés, je ravale mes larmes et descends en trombe à l'étage de moi et ma soeur qui dort encore, sûrement. Je prends mon second sac à dos et y enfourne qui me passe par la tête : vêtements, chargeur principalement, puis je passe dans la chambre de ma sœur. Pas grand chose. Je la réveille brusquement (vu les yeux qu'elle me fait, elle n'aime pas du tout, mais je ne lui laisse pas le choix) je la lève, lui mets un pull, prends deux de ses doudous dans mon sac sans oublier quelques vêtements chauds. Je ne pense à rien d'autre dans la précipitation si ce n'est... Si. En bas. Je n'essaye pas d'expliquer ce qui se passe à Alice, et la porte à moitié pour descendre. Je lui mets vite aux pieds ses baskets sans nouer les lacets. Je me précipite ensuite dans la cousine pour prendre tout ce qui pouvait me servir et des boîtes de conserve puis de céréale et de l'eau. Je jure avant de me précipiter dns le couloir pour prendre mon sac de cours dont j'aurais besoin pour mettre aussi des vivres. Dans le salon se trouve un vieux sabre de mon père que mon grand-père lui avait acheté. Je prie pour qu'il soit en bon état. Et capable d'assurer notre survie. Livrée à moi même, je pouvais au moins compter sur ce que j'avais lu dans les livres pour m'aider. Le déco apocalyptique je m'y connaissais. Ça me faisait même penser à Délirium, sauf que là, la maladie, c'est l'amour. Mais je n'ai qu'à appeler le deliria. J'entendis des choques contre la porte du haut. Mon père est réveillé. À eux d'eux, ils ne mettraient pas longtemps à défoncer la porte. Je prends les couteaux de petites tailles et de moyennes tailles, cavale dans le salon, pour arriver entre l'armure où sont entreposés les verres à alcool et le barre. Là, est posé un fourreau contenant une belle lame d'argent. Pas le temps de l'admirer. Je la prends au vole et retourne vers Alice qui n'a pas bougé, si ce n'est pour aller aux toilettes. En haut, la porte craque, et un bruit de cavale s'ensuit. Je rattrape ma sœur et mon sac, prends toute les clés présente dans le tiroir, sors, referme derrière fois et ... Regarde la rue où certains enfants errent, des regards apeurés aux visages. C'est compréhensible. Moi même je dois été aussi blanc qu'un linge. Où aller maintenant ? Je ne sais pas, tout s'est passé trop vite. Je pose ma sœur au sol, et referme la maison pour les empêcher de sortir. Pour le moment. Bon, pas de panique. Je souffle et frissonne. La boule dans mon ventre ne s'est pas apaisée, j'ai même l'impression qu'elle redouble d'intensité depuis qu'on est dehors. Que faire maintenant ? J'écarquille les yeux en voyant, au bout de la rue, une horde d'adulte qui avançait lentement, la bave aux lèvres, les yeux dans le vide. Il serait temps de foutre de camp. Partir en courant serait du suicide. Surtout avec deux sacs et ma sœur. Je ne compte pas tenter le diable aujourd'hui, qu'il aille se faire voir lui. Je regarde ce qui est dans ma main : mon téléphone (toujours le réflexe de le prendre) et la plupart des trousseaux de clés de la maison et de voiture. Un sourire se dessine sur mon visage. J'ouvre la voiture blanche de mon père garée sur le trottoir devant nous. J'attrape ma sœur et la met dans la voiture avec les sacs où les boîtes de conserves s'entre choquent dans un bruit de ferraille. Une fois dedans je bloque tout. J'avais beau être coincé dans la voiture s'ils arrivaient, je n'aurais qu'à démarrer le moteur et appuyer sur une des deux pédales présentes. Ma sœur me demande pourquoi maman et papa ne sont pas là pour conduire, puis ensuite elle me dit qu'elle veut conduire. Je souffle bruyamment, exaspérée par ces "pourquoi je peux pas ? T'es pas grande toi, tu peux pas." Donc comme tous les adultes qui ne veulent pas donner de vraie réponse je balance le bon vieux : "Parce que." Et puis voilà qu'elle demande Maman. Je suis pas sortie de l'auberge. Si seulement il pouvait avoir une plaque entre les sièges avant et arrière pour couper le son. Je décide de l'ignorer, reportant plutôt mon attention sur la vague d'adulte qui avance derrière nous. Bon, je n'ai pas vraiment d'autre choix. Je passe la clé, mets le contact, enlève le frein à main, pose mes mains sur le volant, et... Et bah je sais même pas où je peux aller. Le bunker près de chez mes cousins ? Pour vivre comme des ermites, non merci. On doit se planquer en tout cas. Attendre la nuit, que les atteins aillent se coucher. Un bruit de portière forcée me fit sursauter, je me retourne brusquement vers le côté passager. C'est qu'un gamin qui voulait entrer.

- Ouvre moi, pitié !

Une terreur inimaginable imprime ses traies. Je jette un coup en arrière. J'ai le temps d'ouvrir. Mais rien que cette pensée me retourne l'estomac. Finalement je le fais quand même, le gamin monte en vitesse dans la voiture, essoufflé, au bord des larmes.

- Ça va ? Demandé-je.

- Non... Sanglote t'il. Ils ont eu ma sœur hier et mon frère ce matin.

- Sale. Réponds-je seulement, les sentiments, c'est pas mon fort. Je n'ai aucune idée de comment consoler les gens. D'habitude c'est moi qu'on console avec les morts. Enfin, "console" est un bien grand mot. Au final je retrouve toujours la même mine. Comme la citation qui me correspond tellement : "Elle est le genre de fille qui peut avoir mal à en crever mais qui te regardera toujours avec un sourire scotché au visage."

Je serre le volant, mes jointures doivent devenir blanches mais c'est pas grave. Le moteur tourne toujours, j'hésite à avancer. Inutile de vous préciser que je ne sais pas conduire. Mais de toute façon qui respecterait les stop et les limitations de vitesse aujourd'hui ? Je dois juste faire gaffe aux enfants, s'il y en a. Je souffle, et me tourne vers le gamin. Il devait à peu près mon âge. Je m'apprête à poser une question lorsqu'un bruit déchire le calme de la rue. Je sursaute et appuie sur la pédale, par chance c'est la bonne, mais la voiture rentre dans celle de devant. Et bah tant pis. L'avant pourra être refait. Je continue d'appuyer jusqu'à ce que nous sortions de la place et avancions dans la rue. Je tourne brusquement pour passer sur le pont, je ne relâche pas la pédale sous la panique.

- Tu veux pas que je conduise ? Demande le garçon signifiant très clairement qu'il ne me fait pas confiance.

- Euh.. Oui. Et ça me coûte de l'avouer, surtout devant un mec.

Il hoche la tête, passe une main sur ses joues humides puis nous échangeons nos places. Je soupir en posant mes coudes sur les genoux avec l'envie de m'arracher les cheveux. Pourquoi ce putain de monde nous faisait ça. Je ne remarque pas les larmes qui coule le long de mes joues, et je ne fais rien pour les en empêcher.
Dans un sens, je suis heureuse que ma sœur soit trop petit pour comprendre qu'elle pourrait mourir toute les trente secondes ici, mais peut-être qu'elle aurait pu nous aider si elle était plus grande.

- On va où en fait ? Demande le conducteur.

- J'en sais rien.

- T'as une autre réponse à me fournir ?

- Non. J'en sais vraiment rien. Je sais même pas ce que je fous dans une voiture avec toi.

- Tu survies ?

Je le regarde, bouche ouverte. Il a raison. Je baisse les yeux et me tourne vers la fenêtre. Fais travailler tes méninges, aller ! C'est là que je sens l'écran de mon téléphone dans ma main. J'écarquille les yeux et l'allume. Eh bien, enfin nous avions bien une chance de survie. Supprimer les contacts comme ma mère et mon père sans oublier ma famille me fait trop mal, je ferme les yeux sur eux, et passe en revue mes amis. Trop loin, sûrement atteint, loin, loin. Pas assez confiance. En fait ne reste plus grand monde. La plupart sont de collège, soit à Lille. Ce mec accepterait d'aller jusque là bas ? En imaginant que la voiture ait assez d'essence. Je me mords la lèvre avec inquiétude et me tournais vers le garçon.

- Et... Tu t'appelles comment en fait ?

Il se tourne vers moi et esquisse un sourire avant de reporter son attention sur la route.

- Jack, et toi ?

Je réfléchie un moment, soucieuse. C'est le moment de tirer un traie sur tout ce qu'on connait depuis le debut ? Depuis notre enfance ? Puisque plus rien ne sera jamais pareil, autant tout abandonner, non ?

- No. Juste, No.

- Genre non, en anglais ?

- Si tu veux.

Il y a un silence, finalement je demande:

- T'as un truc pour te protéger ?

- Nan, un atteint me l'a pris quand j'essayais de défendre mon frère. Répondît-il avec regret.

- Ah. Je suis désolée, ( il haussa les épaules), j'ai des couteaux dans mon deuxième sac, c'est toujours mieux que rien.

Il hoche la tête, esquisse un nouveau sourire puis reprend son sérieux.

- Mais là, va vraiment savoir où il faut aller, t'sais.

J'hoche la tête et regarde où nous sommes. Il tourne au repoint du moulin à vent, et s'engage sur l'auto-route. Nous depassons Auchan, piwic, et nous sommes de nouveau sur une route vide. Comme une ville fantome.

- T'as raison. Gare toi là où y a pas d'atteins, j'appelle une amie.
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