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Kulthy
Kulthy
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Violet Empty Violet

Jeu 12 Déc - 23:30
        Violet

Elle était dans le coin d’une petite pièce, assise au sol. Sa tête pendant mollement sur son torse. La pièce était entièrement vide, à l’exception d’un haut-parleur, et d’une petite caméra. Il n’y avait aucune fenêtre, mais l’ampoule diffusait une faible lumière. Elle était inconsciente, depuis peut-être quatre heures déjà. Peut-être avait-elle fini par s’endormir. Ou peut-être avait-elle succombé aux douleurs que lui provoquaient toutes les parties de son corps.

L’homme derrière l’écran eut un sourire satisfait. Il pouvait faire ce qu’il voulait de cette fille. Il prit une minute pour détailler ses cheveux noir jais emmêlés qui faisaient ressortir la pâleur de son visage, ses bras recouverts de tâches bleutées, et la robe d’hôpital qui couvrait comme elle pouvait le corps frêle de la jeune fille. Un sourire en coin découpait le visage de l’homme. Il se leva, sortit de sa pièce, et marcha dans les couloirs blancs du bâtiment jusqu’à se retrouver devant la porte de la pièce qu’il convoitait. Il glissa la clé qu’il tenait à la main dans la serrure, et déverrouilla la porte. Il attrapa ensuite la poignée d’une main sûre, et l’actionna. Il ouvrit la porte doucement, comme si la fille pouvait réagir et courir vers la porte. Il savait parfaitement que cela était impossible, mais c’était une habitude qu’il avait prise. Une fois dans la pièce, il referma la porte derrière lui avec douceur. Puis il s’approcha de la jeune fille, doucement, en se baissant un petit peu, comme s’il s’approchait d’un animal apeuré et blessé. Penser à cette comparaison le fit sourire. C’était tout à fait ça, et il en était très fier. Une fois juste devant la fille, il s’accroupit pour pouvoir l’observer le mieux possible. Il fut surpris. L’angle de la caméra ne lui permettait pas de voir le visage de la fille. L’angle de vue qu’il avait maintenant lui permettait d’observer le filet de sang sec qui partait du nez de la fille jusqu’à son cou. Il approcha sa main comme pour aller essuyer le sang, mais il s’arrêta net dans son mouvement. Non il ne pouvait pas la réveiller. Pas encore. Elle devait d’abord reprendre des forces. Si par malheur elle se réveillait maintenant, il y avait beaucoup de chance pour qu’elle meurt. Il ne pouvait pas se permettre de la perdre. Elle devait vivre. Il recula donc son bras, et eut une moue déçue. Il verra bien demain dans quel état elle sera. Il se releva, épousseta son pantalon, et tourna sa tête vers la caméra. Le son de sa voix trancha l’air.  

"- Ramenez lui son plateau."


Il jeta un dernier coup d’œil à la jeune fille, et sortit de la pièce. Il referma à clé derrière lui et partit dans le labyrinthe de couloirs.

Ce petit jeu se répéta deux jours encore. Deux jours pendant lesquelles la jeune fille ne s’était réveillée que quelques minutes en tout. Elle n’avait rien avalé, et c’est ce qui préoccupait le plus l’homme derrière son écran. Son regard passait de la jeune fille, au plateau posé devant elle. Le plateau avait changé depuis deux jours. Maintenant il ne contenait plus qu’une tasse de café, aussi blanche que les murs. Il avait abandonné l’idée de lui faire passer dans l’estomac quelque chose de consistant. Il s’était dit que, peut-être, elle aimait le café. Ça ne semblait pas être le cas, car la tasse était toujours là. Il se décida à aller la voir. Il se leva et effectua la même routine que les jours précédents. Il marcha dans les couloirs avec la même détermination. Il ouvrit la porte avec la même précaution. Et il s’avança vers le corps de la jeune fille de la même façon qu’il irait voir un animal apeuré et blessé.

Elle était toujours inconsciente. Dans la pièce régnait une odeur de café froid. L’homme fut embêté par l’odeur. Il fit un geste vers la tasse, en regardant la caméra. Une minute plus tard, un homme repartait avec la tasse. Satisfait, l’homme se reconcentra sur la jeune fille. Il lui sembla qu’elle avait meilleure mine, et cela lui inspira confiance. Il allait essayer de la réveiller. Il fallait qu’elle se réveille et qu’il arrive à la faire manger. Il réfléchit quelques secondes à ce qu’il allait dire.

"- Bonjour, Violet."


La fille n’eut aucune réaction. L’homme soupira, et approcha son bras du visage de la fille. Il effleura sa joue, en lui chuchotant d’ouvrir les yeux. Il continua quelques minutes. La seule réponse que l’homme obtenait était le silence pesant de la salle. L’homme était frustré. La jeune fille lui tenait tête, il n’avait pas l’habitude qu’on ne lui obéisse pas. Il se leva, et regarda la fille avec rage. Il lui cria de se réveiller. La jeune fille resta inerte. S’en fut trop pour l’homme. Il était urgent que la fille se réveille. Il ne se contrôlait plus. Il lui mit un coup de pied. Le corps de la fille glissa, et elle finit allongée dans le coin de cette pièce vide. Tout de suite après cela, il se prépara à recommencer. Seulement, une voix sortant du haut-parleur lui implora d’arrêter et de réfléchir. La frapper ne l’aidera pas à se réveiller n’est-ce pas ? L’homme serra les points. Il allait devoir l’aliter et lui mettre une sonde naso-gastrique. Il ne fallait pas que la fille meure. Il ferma ses yeux un instant, et inspira longuement. Oui, il allait faire ça. Il jeta un dernier regard mauvais à la fille, et sortit de la salle en claquant la porte. Il ordonna à quelqu’un d’autre de fermer la porte à clé, et s’en alla passer un coup de téléphone.

Le lendemain, la pièce n’était plus vide. Il y avait un matelas, sur lequel gisait le corps de la fille. Du nez de la fille sortait un tuyau, comme pour remplacer le filet de sang. Le tuyau était relié à une poche pleine, qui pendait elle-même à un crochet fixé au mur pour l’occasion. La fille était moins pâle. Une semaine passa pendant laquelle l’homme ne fit rien, sous les conseils du médecin. Le huitième jour, l’homme était heureux. Elle allait se réveiller. Il en était persuadé. Il faisait tout pour elle. Elle n’avait pas d’autre choix que d’ouvrir les yeux. Une fois arrivé dans sa chambre, il se pencha au-dessus de son lit.

"- Bonjour, Violet."

Les yeux de la jeune fille s’ouvrirent. L’homme fut surpris et recula d’un pas. Il n’en revenait pas, il était heureux, et un immense sourire parcourait son visage. Enfin ! Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas pu observer la couleur des yeux de la fille.

La fille était terrorisée. Elle n’osait pas parler, elle n’osait pas non plus bouger. Elle ferma ses yeux. Elle espérait qu’en les rouvrant elle serait autre part, et que tout ceci n’était qu’un rêve. Cependant les souvenirs lui réapparaissaient petit à petit en mémoire, et elle se fit à l’idée qu’elle ne se réveillerait pas autre part, car elle était déjà bel et bien éveillée. L’autre chose qui lui réapparaissait petit à petit était la douleur. Les larmes inondèrent ses yeux très rapidement. Elle voulait que la douleur s’arrête.

L’homme fut embêté de la voir pleurer. Il ne comprenait pas qu’elle ne soit pas heureuse de se réveiller. Il se pencha à nouveau au-dessus d’elle, et lui adressa un sourire qu’il voulait rassurant. Il lui chuchota que tout irait bien, qu’il était là pour elle, qu’il prenait soin d’elle et qu’il n’y avait pas de raison de pleurer. La fille émit un gémissement de détresse pur, qui entacha quelque peu la joie de l’homme. Elle avait peur, et il ne comprenait pas. Elle aurait dû être heureuse. La voix qui sortait du haut-parleur lui demanda de sortir de la salle, car il semblait que le cœur de la fille battait beaucoup trop vite, et qu’il devait ralentir si l’on ne voulait pas la perdre. Alors l’homme sortit, trop heureux pour se souvenir de refermer à clé derrière lui.

La jeune fille, de con côté, se battait contre sa mémoire pour ne pas revivre les souvenirs qui lui revenaient. Elle avait reconnu l’homme. Et de tous les souvenirs où il apparaissait, il n’y en avait aucun de bien. Les larmes dévalaient ses joues tandis qu’elle revoyait l’homme lui hurler dessus. Elle revoyait son poing passer juste devant ses yeux, puis entendit la fureur de l’homme, et le vit se jeter sur elle pour la rouer de coups. Elle entendit les insultes. Elle ressentit les coups sur sa poitrine. Elle sentit l’odeur métallique du sang.

Elle n’était sûre que d’une seule chose : elle devait fuir. Elle se sentait faible, tout son corps la lançait, et elle avait énormément de mal à penser à autre chose qu’à l’homme et ses coups, mais elle devait à tout prix se concentrer, et fouiller sa mémoire. Elle devait retrouver comment elle était arrivée ici, et comment elle pouvait s’échapper. Petit à petit, elle se souvint. On l’avait kidnappé, dans un parc d’attraction. Il y avait beaucoup de monde, elle avait chaud. Elle s’était éloignée de la foule. Elle n’aurait jamais dû.

Elle savait comment sortir. Seulement, il y avait deux choses qui pouvaient l’empêcher de sortir : la porte si elle était fermée à clé, et l’homme s’il était derrière son écran. Elle savait qu’il allait passer la nuit à l’observer : il était trop euphorique pour aller quelque part. Il fallait qu’elle réfléchisse encore, qu’elle trouve quand est-ce que l’homme ne serait pas derrière son écran. Mais elle avait trop mal. Elle prit ensuite conscience que si elle continuait de trop en demander à son corps, elle allait perdre connaissance. Or, elle ne devait pas perdre connaissance, car elle n’avait aucune idée de quand elle se réveillerait à nouveau. Elle se concentra sur sa respiration. Elle avait une idée. Il y avait une bonne centaine de raisons pour lesquelles son plan pouvait échouer. Mais elle n’était plus attachée comme elle l’était au début. Qui sait si elle allait le rester longtemps ? Elle poussa un gémissement qui fut plutôt convainquant était donné toute la douleur qui traversait son corps, et roula des yeux avant de les fermer. Maintenant, l’homme qui l’observait la croyait évanouie. Et constatant que le spectacle était terminé pour le moment, il allait aller passer des coups de fils. C’était sa chance. Elle attendit dix longues minutes, concentrée sur sa respiration. Elle compta jusqu’à 800, juste pour être sûre. Elle ouvrit ses yeux, et réalisa que le plus dur était à venir. Elle s’assit sur le lit. Elle n’avait pas une seule seconde à perdre. Elle attrapa le tuyau qui lui sortait du nez, inspira longuement, et tira dessus. Des larmes avaient recommencé à dévaler ses joues. Retirer le tuyau en entier lui prit 5 secondes, à la fin desquelles elle toussa. Le tuyau avait irrité sa gorge. Elle se leva, et fit un pas avant de s’étaler par terre. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas marché. Elle poussa un cri de rage et se releva. D’un pas hésitant elle marcha vers la porte. Elle prit de l’assurance. Elle appuya sur la poignée, et pleura de plus belle en remarquant que la porte n’était pas verrouillée. Elle devait courir. C’est ce qu’elle fit à travers le dédale de couloirs. Elle courut maladroitement pendant 3 minutes qui lui semblèrent être plusieurs heures. Elle était épuisée. Elle poussa une porte, et se retrouva dehors. Le vent gifla ses joues. Elle avait froid. Il faisait nuit. Elle courut droit devant elle. Elle ne fit pas attention au bruit des vagues s’écrasant contre les rochers. Elle ne savait pas qu’elle se trouvait sur une falaise, qui dominait la mer.

Le lendemain, les journaux ne parlaient que d’une chose : qui était la jeune fille que l’on venait de retrouver morte sur la plage ?
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